MIAM, l’accélérateur food de l’Ouest vu par Charles La Fay

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Innovation et créativité

MIAM est un programme d’accélération food. Sa vocation est de connecter les startups et les groupes industriels pour booster l’innovation. Charles La Fay nous en parle.

Charles La Fay
Startup Palace

Charles, peux-tu nous rappeler quelle est la mission d’un accélérateur de startups ?

Dans notre jargon, un accélérateur permet aux startups de passer plus rapidement du stade du prototype au stade industriel et aux entreprises qui collaborent avec elles d’accéder à une innovation hors du commun à moindre coup. En effet, chez Startup Palace, ce type de programmes est adossé à une ou plusieurs entreprises qui contribuent au financement. En général, les financeurs de ces programmes cherchent à répondre aux enjeux de transformation à l’heure du numérique (différenciation grâce à l’innovation, montée en compétence des collaborateurs, transformation du modèle économique…).

Concrètement c’est un ensemble de services, de conseils, délivrés par un tiers, sur un temps contraint avec des méthodes éprouvées où l’exécution (le faire) est la forme première de la pédagogie.

Startup Palace a conçu, réalisé, animé plus de 25 programmes d’accélération, peux-tu citer un exemple récent ?

Un programme particulièrement intéressant mis sur pied récemment est celui porté par les métiers de l’assurance. C’est l’accélérateur FrenchAssurtech porté par 7 mutuelles européennes.
Ce secteur est particulièrement chahuté par les nouvelles technologies numériques ; nouveaux comportements des consommateurs très volatiles, moins de relation clients alors que des sommes colossales sont investies dans des applications mobiles pour ce faire, et surtout l’arrivée de nouveaux acteurs issus 100 % du numérique.
Nous avons travaillé avec ce collectif sur l’expression de leurs problématiques (6 verticales et 4 thématiques) et recruté 5 startups pour l’accélérateur. Au bout de 9 mois d’accompagnement, les premiers succès sont là.

Parlons de MIAM, ce programme s’inscrit dans une vision « Mieux manger demain », à qui s’adresse-t-il en particulier ?

Il s’adresse aux entreprises de l’alimentaire (coopératives, transformateurs, distributeurs…) qui veulent trouver des solutions à leurs enjeux de durabilité économique, de prospective (innovation produits, usages…) et même de transformation RH à l’aune des bouleversements d’état d’esprit provoqués par le numérique.
Et il s’adresse bien sûr aux meilleurs startups qui veulent avoir un terrain de jeu offert par ces entreprises alimentaires pour tester leur produit ou leur service, et un tiers de confiance pour les accompagner dans leur croissance.

 

 

La dimension locale et territoriale fait-elle partie du projet ?

C’est même un des fondamentaux ! La dynamique industrielle est très forte à l’Ouest (Bretagne, Pays de Loire, Normandie est le plus gros PIB agroalimentaire de l’Europe), MIAM va engager un programme de collaboration structuré entre startups et entreprises pour générer et développer des produits ou services innovants générateurs de business pour la filière.

Dans l’agroalimentaire en particulier, croissance rime avec innovation et agilité. Où en est la Food Tech en France ?

En France 230 million € ont été injectés dans la FoodTech en 2018, soit 1,1 % des investissements mondiaux. Ce qui est bien peu… On est très en retard par rapport aux US.

Les grands groupes ont certes l’envie, mais pas toujours la culture ni la maturité Food Tech et digitale… Comment fait-on travailler les industriels et les starts up ?

Depuis le début de nos programmes d’accélération, le succès est porté par notre capacité, et celle de nos tiers de confiance à créer un langage commun entre ces deux mondes.
Le « secret sauce » c’est de faire travailler les deux ensemble sur le projet de la startup, de donner du rythme et de la consistance aux échanges grâce à des ateliers. Les entreprises libèrent des collaborateurs pour travailler dans l’accélérateur. C’est une des obligations de nos accélérateurs. Bien sûr, on ne peut forcer personne, mais tout le monde prend conscience que le monde change, et qu’il est utile d’adopter de nouveaux modèles de travail.

Quel est l’agenda de lancement du projet MIAM ?

Nous avons des signaux très positifs d’industriels de la transformation qui se positionnent sur le programme. On peut imaginer commencer à rassembler les entreprises alimentaires au cours de l’été, solliciter les premières startups en fin d’année et démarrer le programme dans la foulée.

Merci Charles !

FOODINNOV (Vincent LAFAYE) et 109-CONSEILS (Loïc DE BERU), membres de Direction Marketing, sont partenaires « experts food »  de MIAM.