ITW de Sonia Jolly – OLGA

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Interview

Sonia Jolly est dédiée à l’accompagnement humain et à la transformation chez Olga, entreprise familiale de l’industrie agroalimentaire française. Elle était précédemment manager marketing et nous partage son expérience et son évolution.

Sonia Jolly

EHD : Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?

SJ : J’ai travaillé 17 ans en marketing dans différents types d’entreprises, grands groupes et entreprises familiales. Pour des marques de grande consommation alimentaire comme Carambar, Sodebo ou Vrai.
J’ai la chance d’évoluer depuis 10 ans au sein d’Olga, à Noyal-sur-Vilaine en Bretagne. J’étais Chef de groupe bio puis Chef de groupe ultra-frais laitier ; j’avais en charge le développement en GMS de la marque Vrai, et en réseau spécialisé bio celui des marques Tante Hélène, La Chèvrerie et La Bergerie, avec une équipe dédiée.

J’ai senti une appétence et une envie pour travailler le marketing de manière différente, notamment en sollicitant l’intelligence collective. J’accordais beaucoup d’importance au résultat et également au ‘comment’ on opérait les projets.
J’ai exploré plusieurs thématiques, de nouvelles méthodes qu’il m’intéressait de tester : le design thinking, une grande consultation nationale auprès de nos consommateurs pour la marque Vrai… L’objectif c’était de faire du marketing de manière différente, en mettant notre consommateur au centre et en testant de nouvelles approches.
En étant facilitatrice j’ai senti que j’avais de l’appétence pour ça.
J’ai suivi des formations sur l’humain, sur le management : comment rendre nos collaborateurs responsables et autonomes ; un parcours chez nous qui s’appelle FMR (formation manager responsabilisant).

Depuis moins d’un an, j’ai évolué vers une création de poste dédié à l’accompagnement humain.
Je fais de l’accompagnement en individuel et en collectif pour aider à la transformation face aux grands défis internes et externes à l’entreprise.
Par exemple : accompagner des collectifs à fluidifier les relations, à oser dire, à se mettre en mouvement, à changer ses habitudes. Et aussi accompagner des collectifs dans une logique de développement. C’est là que le CPS (Creative Problem Solving) m’aide beaucoup !


crédit photo : Agence Gosselin

EHD : Justement, tu as suivi l’année dernière le parcours de formation que je propose : « Méthode CPS et posture de l’animateur ». Qu’est-ce que tu en espérais et comment l’as-tu vécu ?

SJ : J’avais déjà des bases et j’avais besoin de vérifier deux choses : 1/ que c’était là que j’avais vraiment de l’appétence (j’ai commencé ce parcours avant ma prise de poste) ; et 2/ j’étais dans une logique de consolider mes compétences et d’apprendre de nouvelles méthodes en lien avec la créativité. Et j’ai vu que c’était même beaucoup plus que ça !

J’ai excessivement bien vécu ce parcours. Pour plein de raisons.
– Nous étions un petit groupe resserré : des personnes avec qui j’étais en confiance pour me lancer dans cette nouvelle aventure.
– Tu m’as tout de suite permis d’être à l’aise ; et je me suis mise en ‘méta’ avec toi. J’apprenais le contenu tout en te voyant faire aussi – j’avais cette double attention fond et forme. Dès la première heure, tu m’as tout de suite connectée au sujet et permis d’évoluer et d’apprendre.
– Enfin ce qui m’a donné confiance c’est la méthode CPS (Creative Problem Solving). Tu nous as transmis une méthode simple, super efficace et applicable à n’importe quelle problématique (et c’est ce que je m’applique à dire ici en interne !).
– Tu nous as aussi appris la posture de l’animateur : comment gérer un groupe, gérer l’être humain seul et l’être humain dans un groupe. Tu nous as donné des clés pour ça.
– Je me suis sentie bien dans les mises en pratique, je me suis vue ne pas avoir peur d’oser faire, et j’ai pris du plaisir à les faire.

Le CPS c’est vraiment une méthode puissante : elle permet d’utiliser la créativité pour rechercher de nouveaux concepts d’innovation, ça peut nous aider à prendre des décisions d’un point de vue industriel (par exemple pour choisir une ligne de production), c’est une méthode qui nous aide à embarquer les équipes, à brainstormer sur des sujets très concrets ou très ‘hauts’…
Non seulement elle permet de résoudre tout, et en même temps elle se déroule selon une méthode ‘irréprochable’ : on trouve forcément réponse à notre question en déroulant la méthode.

EHD : Avec le recul, en quoi cette formation t’a été utile dans ton évolution et celle de tes missions au quotidien chez Olga ?

SJ : Cela m’a permis d’être légitime et d’être identifiée comme une personne-clé pour la création d’ateliers facilités en collectif pour aider à résoudre les problématiques.
À la même période que celle de la formation, nous étions dans un projet d’envergure au sein de l’entreprise : l’écriture de notre vision avec les business models associés.
J’ai été sollicitée pour animer des ateliers en lien avec des problématiques telles que « Comment réinventer notre écosystème de production pour devenir un modèle de sobriété et circularité», « Comment réinventer notre offre – produit et service – pour qu’elle soit régénérative en 2035 », des sujets assez ‘hauts’ pour l’entreprise.
Il y avait un besoin fort de répondre à ces questions en mode collaboratif en interne. Donc on a pu mettre en pratique tout de suite le CPS ; en parallèle des sujets toujours présents dans notre quotidien : nourrir le pipe d’innovations Vrai ou UF végétal par exemple.

Deux intérêts majeurs du CPS me tiennent à cœur :
Passer du temps à la clarification, et ô combien nous ne prenions pas assez de temps de le faire – et d’aller trop vite en génération d’idées comme tu le disais, sans avoir assez clarifié en collectif le contexte, les données, la situation actuelle, la situation souhaitée, l’objectif. Je me bats encore aujourd’hui pour passer du temps sur cette étape qu’on aurait tendance à squizzer.
– Et au-delà d’une idée sur post-it : la révélation ce sont ces outils qui permettent d’aller en profondeur et d’arriver à une solution plus aboutie. Nous avions tendance à brainstormer et à avoir des post-it dans tous les sens, qui restaient ensuite dans un tiroir et qui n’allaient jamais au bout.
Le CPS permet d’approfondir une idée en tirant le fil, selon plusieurs critères, et d’apporter une solution concrète en fin d’atelier.

EHD : Pour conclure, que peut-on te souhaiter pour 2024 ?

SJ : De continuer à expérimenter, à oser, et à faire émerger des solutions !

NOTRE REGARD

Un grand merci Sonia pour ce riche partage de ton expérience et de ton évolution professionnelle du marketing vers l’accompagnement humain au sein de l’entreprise familiale Olga.
Résoudre des problèmes complexes, innover avec pertinence, travailler la vision, les défis sont nombreux et je suis convaincue que la méthode CPS est le bon chemin pour réfléchir, créer et agir. En impliquant les équipes et leur créativité, tout en renforçant le collectif et la fluidité du fonctionnement. C’est tellement gratifiant de voir l’enthousiasme de celles et ceux qui s’emparent de cette méthode ! Je suis fière de l’animer et de la transmettre.

Propos recueillis par Esther Huguenel-Durand, Facilitatrice et Formatrice CPS, HD Brand Strategy