Retour sur le Foodtech Festival qui s’est tenu à Nantes le 19 octobre, organisé par Start up Palace. Mathieu Le Gac nous donne ses conclusions sur cette seconde édition au programme riche et inspirant.
Mathieu Le Gac de Startup Palace
AD : La seconde édition du Foodtech festival a eu lieu le 19 octobre, un vrai succès au niveau fréquentation et satisfaction des participants ?
MLG : Effectivement, une 2e édition qui a clairement été à la hauteur de nos attentes avec un public au rendez-vous. Il faut dire aussi qu’on avait sorti les grands moyens : concours de pitchs de startups, stands, moments de networking et convivialité, interventions poussées et variées de personnalités clés du secteur (Paul Lê de labellevie, Camille Azoulai de Funky Veggie, Matthieu Vincent de Digitalfoodlab, etc.).
L’an dernier, le Foodtech Festival avait été co-organisé avec Nantes St Nazaire Développement, sur une demi-journée, en amont de Nutrevent, évènement incontournable dans la foodtech. Pour une première édition, il était important pour nous d’être adossés à une marque déjà bien existante du secteur et je pense que c’est ça aussi qui nous a aidé à bien lancer le Foodtech Festival.
Les retours avaient alors été très positifs et nous avions alors déjà réussi à réunir tous ceux qui font vraiment le secteur de la food. Parmi eux des représentants de Sodebo, Labeyrie, Mère Poulard, St Michel, La Belle Illoise, etc.
Cette année en termes de fréquentation, les chiffres sont légèrement en hausse, alors que l’évènement était payant : +150 inscrits dont 140 avec nous le jour J. Une vraie réussite ! Et là aussi, les grands noms de l’agroalimentaire étaient là : Eureden, Fleury Michon, Sodebo, groupe Bigard, Tipiak, Sodexo…
L’an dernier, les participants avaient regretté le fait de ne pas avoir suffisamment de temps pour échanger avec les autres participants. Cette année on a remédié à ça en intégrant directement dans la programmation, déjà très riche, des temps dédiés aux échanges individuels et personnalisés et en partageant en amont une liste interactive de tous les participants pour que chacun puisse caler ses RDV. Et je crois, vu la bonne ambiance ressenti lors de ces moments de networking que cela a été fort apprécié.
De manière générale, les participants de la 2e édition ont été particulièrement enthousiastes et nous avons eu des suggestions d’amélioration vraiment intéressantes pour les prochaines éditions comme par exemple le fait de mener une étude consommateur et de révéler en exclusivité les résultats lors du Foodtech Festival. Une idée que l’on garde en tête pour une prochaine édition.
AD : En quelques mots quelle est la raison d’être de Startup Palace ? Et quel rôle joue le Foodtech Festival dans votre mission ?
MLG : Startup Palace est expert de l’open innovation depuis 8 ans maintenant. Nous aidons d’un côté les grandes entreprises à se transformer et répondre à certains de leurs enjeux stratégiques, et de l’autre les startups à grandir et se développer en co-construisant, ensemble. Notre mission finalement : faire se rencontrer des mondes qui se connaissent / parlent trop peu ! Nous opérons dans plusieurs verticales, à savoir : les médias (avec le groupe Ouest-France), le postal (avec le groupe Pitney Bowes, Docapost…), l’assurance (avec notamment Groupama, la MACIF et la MAIF) ou encore…la food (avec Sodebo, Eureden, Fleury Michon).
Par le biais d’évènements comme le Foodtech Festival, nous cherchons à poursuivre notre mission de croiser des regards, faire parler des mondes en apparence trop éloignés et continuer à créer des synergies.
Avoir spécifiquement un évènement dans la food va dans la continuité directe de nos programmes d’accélération (FuturaGrow, Fork&Care…)…Alors pas impossible demain que nous nous lancions dans l’organisation d’évènements comme le Foodtech Festival…mais dans d’autres verticales…! 😉 Chez Startup Palace, on ne se met pas de limites, sachez-le !
AD : Vous aviez réuni 6 start ups pour le concours comment se passe cette sélection ? Quelles conditions faut-il remplir pour participer ?
MLG : Le concours de startups a en effet été l’une des grandes nouveautés de cette édition du Foodtech Festival. Dans notre métier, nous sommes en veille permanente pour identifier des startups innovantes…et ce concours a été un moyen pour nous d’aller identifier et mettre en lumière des belles startups*
Nous avons lancé un appel à candidatures, suffisamment large pour attirer le plus grand nombre de startups, sans se focaliser sur une thématique donnée, si ce n’est les innovations dans le secteur de la foodtech / agroalimentaire.. Sachant que l’idée n’était pas d’avoir 350 candidatures venues de nulle part, mais plutôt d’avoir un nombre limité de candidatures qualifiées. Là encore, mission accomplie.
Les startups ont été invitées à postuler en ligne via un court formulaire via lequel elles ont dû se présenter avec le plus de détails possible. Un appel à candidatures que nous avons massivement relayé sur les réseaux sociaux.
Suite à cela, nous avons en interne étudié chacune des candidatures, évalué le niveau de maturité de l’entreprise (comme pour nos programmes d’accélération de projets, il fallait que les startups aient déjà un produit commercialisable, un début de traction) Et la faisabilité de leur « promesse de changement » dans l’industrie de la food.
Nous avons finalement sélectionné 6 startups particulièrement innovantes : arbiom, bluff, strime, orbisk, Green Spot Technologies et Zalg.
AD : Plusieurs speakers étaient positifs, enthousiastes et à la fois conscients des enjeux vertigineux et de l’urgence à transformer le monde agri et agro. Quel est votre regard sur le contexte actuel ?
MLG : Les enjeux sont à la fois importants et urgents, l’heure n’est plus au Think Tank mais à l’Execution Tank et c’est d’ailleurs ce qu’on essaye de faire avec le Foodtech Festival de montrer ceux qui font !
Et il faut faire dans l’urgence. C’est un fait, l’industrie a dû gérer plusieurs crises successives : covid, crise des matières premières et l’inflation dans un contexte où il est de plus en plus difficile de recruter.
Il nous semble qu’un certain nombre de décideurs du secteur agri-agro ont pris conscience de ce défi vertigineux de la transformation environnementale du secteur et qu’il allait falloir le piloter dans un contexte de poly-crises. Maintenant il faut passer à l’action sans plus attendre et ne pas rester paralysés.
L’industrie n’y arrivera pas seule, c’est un défi de société qui en prend conscience petit à petit et les pays du Nord doivent montrer l’exemple.
Notre position c’est que cette mutation doit se faire à rythme soutenu compte tenu de la pression climatique mais elle doit absolument embarquer les consommateurs. En revanche on doit aussi passer des symboles (ndlr : actions symboliques de green washing) à des actions véritablement vertueuses.
Un bon exemple de ce qu’il faut faire selon nous a été représenté sur le concours de pitch avec l’offre hybride de Bluff Saucisse : des produits très gourmands avec moins de viande !
Les enjeux sont tellement importants que les acteurs prennent également conscience qu’ils n’arriveront pas seuls à se transformer dans leur coin et que des alliances stratégiques et la vertue de l’innovation avec d’autres peuvent être d’une grande aide.
Startup Palace compte bien prendre sa part : notre mission aider des grandes entreprises du secteur de l’alimentation (IAA, distributeurs), à collaborer avec les meilleures startups comme apporteuses de solutions vertueuses. Notre approche se veut on ne peut plus pragmatique : nous voulons aider à développer des innovations à impact au service du développement du business et de l’efficacité opérationnelle des entreprises.
AD : que peut-on vous souhaiter pour la prochaine édition ?
MLG : Nous avons trouvé un positionnement intéressant, où les décideurs de l’industrie viennent prendre un shoot d’innovation et de rencontre sur une journée qui vont les aider à mettre en oeuvre des projets concrets dans les prochains mois. Ce dont nous sommes le plus fiers c’est d’avoir réussi à le faire dans un cadre festif et convivial que nous souhaitons préserver et amplifier. Ce qui va nous guider pour la prochaine édition c’est de préserver cette convivialité tout en amplifiant le côté festif, pour cela pas de folie des grandeurs, nous serons attentifs à conserver ce petit côté confidentiel et la multitude des formats à la fois courts riches et percutants qui ont fait nous croyons le succès des premières éditions.
Une 3e édition encore plus incroyable que les précédentes avec pourquoi pas des intervenants internationaux, pour dénicher encore un peu plus loin les meilleurs innovateurs. Claire rêve plus secrètement l’intervention des fondateurs de Beyond Meat, si jamais vous pouvez nous aider : l’appel est lancé !
Et bien sûr, toujours des sujets, des conférences, des acteurs qui posent des vrais sujets et permettent de réinventer le secteur de la food, de le transformer pour le mieux !
AD : Le festival à peine terminé quel est votre prochain projet ?
MLG : Chez Startup Palace, une chose est sûre : on ne s’ennuie jamais et on est généralement sur pas mal de projets en même temps.
On l’a dit, le secteur de la food est clé pour nous, c’est pourquoi on a récemment lancé Fork&Care, un tout nouveau programme d’alimentation santé en partenariat avec le CHU de Nantes et l’Institut de Cancérologie de L’Ouest, en partenariat avec deux industriels ; Fleury Michon et Eureden.
L’objectif de ce programme : initier des projets de collaboration autour des enjeux de l’alimentation santé entre des établissements de soin, des industriels de l’agroalimentaire, des industriels santé et des startups. Le programme a été fraîchement lancé mais on perçoit déjà un sacré potentiel. Une chose est sûre c’est que sur ce sujet comme sur d’autres nous avons besoin de l’énergie des grandes entreprises du secteur, donc nous sommes toujours preneurs d’une conversation pour les écouter sur leurs enjeux stratégiques.
Quoi qu’il en soit on reviendra ici vous dire comment le programme avance ! 😉
Merci à Mathieu Le Gac de Startup Palace
Propos recueillis par Alexandre Durand de Pareidolies pour direction-marketing.fr