ITW de Delphine Parois – Strategir

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Développement Durable Interview

Delphine Parois, directrice RSE et Communication de l’institut Strategir, société à mission depuis plus d’un an, répond à nos questions suite à sa conférence au Printemps des études.

Delphine Parois
Directrice RSE et Communication de l’institut Strategir

AD : Bonjour Delphine, vous présentez le baromètre RSE 2024 sur l’engagement des Français et le trade off responsabilité/prix, quelles évolutions marquantes notez vous ?

DP : Le premier point marquant n’est pas une évolution, mais une consolidation de nos profils d’engagements. En effet, en reproduisant la même analyse auprès d’un échantillon d’individus différents (mais avec la même structure), on retombe sur les mêmes groupes. Cela signifie qu’il y a une forme de stabilité très intéressante et que l’on peut donc avoir confiance dans ces profils. Néanmoins, on peut quand même dire qu’ils ont évolué et cela de manière positive, notamment le profil des Volontaires convaincus, plus mature dans leur engagement avec des profils de familles et de préoccupation pour l’avenir de leurs enfants. Ce groupe prend 9 pts.
Deux de nos groupes, qui représentent 50% de la population, consentent à faire des efforts pour aller vers des offres plus vertueuses, il n’en demeure pas moins que le prix reste un driver clé et cela même pour les plus engagés et réfléchis d’entre eux. Pour les 50% restant, les efforts pour aller vers plus de durabilités sont vraiment compliqués : le prix est un frein, mais aussi le fait de devoir renoncer au plaisir ou à la praticité. La transition ne se fera pas si elle n’est pas choisie et pour cela il faut à la fois rendre accessible et désirables les offres responsables.

AD : Pour celles et ceux qui n’ont pas pu assister à cette présentation, avez-vous prévu une prochaine présentation en ligne ?

DP : Oui, nous avons prévu d’animer sous forme de Wébinaire cette présentation le 21 novembre à 11h. Le lien pour s’inscrire partira fin octobre.
Vous pouvez télécharger un extrait ici ou cliquant sur l’image. Pour plus de précisions vous pouvez me contacter : cliquez ici.

AD : Vous avez mené une étude auprès de vos clients partenaires sur le thème  » Quelles études marketing demain à l’aune des enjeux environnementaux et societaux ? « 

DP : Tout à fait. Nous sommes en pleine phase de transition liée à une vraie prise de conscience des industriels et à la réglementation qui évolue. Les métiers du marketing sont directement impactés. Dans ce contexte, nous nous sommes clairement posé la question de notre rôle. Il nous est apparut évident que nous ne pourrions véritablement répondre à cette question sans co-construire avec nos clients et prospects. C’est la raison pour laquelle nous les avons sollicités pour s’entretenir avec eux de leurs enjeux RSE et de voir comment les études pouvaient les aider. Ainsi nous avons interrogé des binômes Responsable Etude-responsable RSE. C’était très riche car ils n’ont pas forcément l’habitude d’intervenir ensemble.
Nous avons été agréablement surpris du niveau d’engagement, de l’optimisme et de l’implication de nos interlocuteurs, et cela même si l’entreprise est au début de sa transformation. L’envie de faire bouger les lignes est clairement là. Et en même temps, ces personnes sont assez souvent coincées dans des injonctions paradoxales avec d’un côté des enjeux de court terme autour de la rentabilité et de l’autre des enjeux de long terme autour de la transformation. Mais la frustration laisse rapidement la place à l’acceptation du temps long.

AD : Vous relevez en conclusion de votre présentation l’attente des clients interrogés de travailler avec leurs pairs, au niveau filière ?

DP : Le bras armé de la RSE c’est la coopération : sans elle il n’y aura pas de véritables avancées. Les problématiques doivent être partagées pour être résolues à grande échelle. La transformation demande des idées nouvelles, du temps, des investissements, et tout cela doit se faire entre pairs, au sein des filières, par le partage. C’est ce que met en œuvre notamment la CEC (Convention des Entreprises pour le Climat) en proposant aux acteurs d’une même filière, d’un même territoire, de réfléchir à des communs. Les personnes que l’on a interrogées ont besoin de se nourrir à l’extérieur de l’entreprise, de partager afin de grandir ensemble. Il y a déjà des initiatives qui fonctionnent autour de consortiums par exemple.
Au niveau des études, des solutions existent : des workshops, des études en multi-souscription.
Certaines entreprises sont très avancées sur ces questions et se dirigent vers de l’open innovation pour faire bénéficier le collectif et être vraiment dans cet esprit collaboratif.

AD : Vous organisez bientôt un workshop sur le thème « definir les Kpi d’impacts extra financiers » ?

DP : Suite à ces entretiens que l’on a appelés « open mind », nous souhaitons poursuivre la réflexion en proposant des workshops entre pairs. Il y en aura trois, le premier concerne le brief Etude et l’alignement des enjeux RSE et marketing, le second concerne l’utilité fondamentale d’une proposition de produits et les critères pour l’évaluer auprès des consos et le troisième concernent les KPI conso et la CSRD. La CSRD pose beaucoup de question, il s’agit d’inclure des données extra-financières dans le pilotage de l’entreprise. Certaines de ces données pourraient ou peuvent venir des consommateurs finaux.
Nous n’avons aucune réponse pour ces 3 workshops mais nous souhaitons créer de l’émulation autour de ces questions et voir comment cela peut nous faire grandir collectivement.

Pour plus d’informations sur les workshops, téléchargez le descriptif ici

Merci à Delphine Parois – Institut Strategir

Propos recueillis par Alexandre DurandPareidolies pour direction-marketing.fr