Karine Cottin et Stéphane Quidet d’Inspire présentent leur démarche d’innovation croisant études, créativité et RSE.
Karine Cottin & Stéphane Quidet
Inspire
Bonjour Karine, Stéphane, vous faites tous les deux partie de Inspire. Pouvez-vous nous présenter votre collectif pour celles et ceux qui ne le connaissent pas ?
Inspire est le fruit d’une hybridation entre un institut d’études, une agence d’innovation et un cabinet de conseil en stratégie. Notre métier est de faire converger les enjeux de nos clients, leur singularité et le potentiel de leurs parties prenantes pour créer de la valeur durable et partagée.Autrement dit : nous innovons au service de l’impact positif, en nous appuyant sur plus de 20 ans d’expérience stratégique et opérationnelle.
Crédit photo : Claudine Coupé
Au-delà de notre métier, ce qui nourrit le succès de nos missions d’après les retours de nos clients, ce sont les valeurs que nous incarnons : empathie, bienveillance, optimisme, sens, exigence, créativité.
Quels sont vos interlocuteurs ? Études ? Marketing ? Innovation ? RSE ?
Nous échangeons effectivement avec ces 4 types d’interlocuteurs, ainsi que les Comex/Codir dans le cadre de la stratégie globale de l’entreprise. Nos parcours études, marketing, créativité & regen (notamment via la Butterfly School et l’écosystème régénératif – IFs, CEC…) nous permettent notamment de faire dialoguer et travailler ensemble ces différents services. Nous adressons aussi les besoins RH pour le volet formation et sensibilisation.
Pour innover, nous croisons ainsi 3 expertises :
- La compréhension intime des consommateurs (ETUDES STRATÉGIQUES & INSIGHTS)
- la capacité à challenger les croyances et à se projeter dans des futurs souhaitables (DESIGN FICTION, PROSPECTIVE & IA)
- la créativité et l’intelligence collective (IDÉATION & CO-CREATION).
Notre réel enjeu est d’aider les entreprises à innover en comblant le « say-do-gap », en nous assurant que les produits et services trouvent vraiment leurs clients et qu’ils soient satisfaits dans la durée. L’ethnographie est donc vraiment clé dans ce processus.
Pouvez-vous nous donner un exemple de mission ?
Actuellement, nous travaillons avec un acteur majeur du vin, face à un marché mondial décroissant. Nous formons leurs équipes aux insights et à l’innovation pour identifier des territoires d’innovation & produire des idées réellement ancrées dans la vie des gens, tout en répondant à de forts besoins de durabilité et de transformation de la filière.
Autre exemple, pour un fabricant de produits laitiers, nous avons récemment identifié les zones d’opportunités business en tenant compte à la fois des enjeux planétaires, des tendances de marché et des attentes consommateurs, ainsi que les innovations produites qui y répondent.
Vous parlez dans votre activité d’exnovation, de bilan de potentiel, du futur des iconiques, pouvez-vous nous éclairer sur ces différents concepts et outils ?
Le concept d’exnovation reste largement méconnu et confidentiel. A l’origine, il était utilisé dans les administrations publiques pour décrire des phénomènes d’abandon de pratiques bureaucratiques obsolètes. Transposé dans le domaine de l’innovation, l’exnovation pourrait se penser comme le fait d’accompagner l’abandon de certaines pratiques de consommation, de production ou d’organisation dont on juge les effets néfastes ou non durables.
Le bilan de potentiel quant à lui est une manière de projeter le business model d’une entreprise dans une approche plus régénérative (au sens de la CEC) où les enjeux sont clairement de donner plus de valeur humaine, environnementale et économique à l’entreprise et ses parties prenantes.
Le futur des iconiques s’inscrit également dans cette démarche de durabilité et de pérennité. L’enjeu est ici d’assurer de la robustesse des marques piliers d’une entreprise (au cœur de leur rentabilité) en utilisant le design fiction & l’IA.
Qu’appelez-vous un iconique ?
Nous avons conçu cette méthodologie à la suite d’échanges avec la journaliste Ariane Goldet qui venait de faire paraître son livre sur les cosmétiques iconiques, retraçant l’épopée de produits phares qui ont su s’adapter aux différentes époques et aux évolutions techniques et réglementaires.
Nous avons eu envie de poursuivre cette réflexion en imaginant la suite : comment ces produits, qui représentent un chiffre d’affaires important ou qui sont emblématiques d’une entreprise, et qui sont à ce titre autant une force qu’une source de vulnérabilité, allaient devoir se réinventer face aux défis climatiques & aux bouleversements sociétaux.
Ces questions stratégiques sont souvent présentes dans les organisations mais se heurtent à une vision trop souvent silotée ou court-termiste. L’apport d’un regard externe permet de transformer ces contraintes en nouveaux potentiels pour faire évoluer ces offres, ainsi que les étapes pour arriver à changer tout en restant connecté à leurs acheteurs.
Concrètement, comment cela se traduit-il ?
Nous avons présenté cette méthodologie lors du salon COSMETIC 360 de fin 2024, en table ronde avec L’Oréal et Proya. A l’issue d’un parcours itératif alternant différentes phases de cadrage, prospective, recherche & idéation, nous fournisseurs aux décideurs un cahier illustré de propositions de valeurs, qui leur sert de boussole pour faire travailler leurs équipes. Dans le contexte d’une source de stress potentiel à se projeter dans un futur incertain, nous apportons la confiance de donner un cap sécurisant avec une feuille de route innovation inspirante et « régénératrice » à tous points de vue.
Merci à Karine Cottin & Stéphane Quidet de Inspire
Propos recueillis par Alexandre Durand – Paréidolies / L’Orpiment